Alain Tarrius, Trafics de femmes. Au cœur de l’Europe, allers et retours entre les Balkans et l’Espagne

Sortie de l’ouvrage le 8 septembre 2022 aux éditions de l’Aube, coll. “Monde en cours”.

(ISBN 978-2-8159-4971-2)

 

De 2007 à 2019, quarante-sept mille femmes des Balkans ont migré vers le Levant espagnol pour le travail du sexe. À partir de 2013, dix-sept mille d’entre elles sont revenues dans leurs pays d’origine avec un capital global de 6,8 milliards d’euros : soit, compte tenu des valeurs d’usage, une capacité d’investissements de 20,4 milliards d’euros. Là même où les prêts européens, comme ceux des institutions bancaires internationales sont divisés par les mêmes coefficients avant d’atteindre leurs finalités .
De nombreux profils de femmes nous décrivent la diversité des destinées et des trajectoires de retour après 5 à 7 années de travail. Des « perdues de vue », les plus nombreuses, aux transmigrantes, par les pays libéraux nord-européens.
Les dix-sept mille de retour investissent dans l’hôtellerie, le commerce, l’agriculture, …. Ces profils croisent des analyses menées par l’auteur depuis 1987 sur la construction de réseaux de circulation et de commerce « entre pauvres » , dits « poor to poor », dans l’espace euro-méditerranéen.
Au passage de la frontière franco-espagnole l’auteur signale et analyse l’omerta d’un département français aux relations hyper-clientélistes entre institutions politiques cantonales et populations qui héberge une « pépinière prostitutionnelle » de jeunes résident-e-s fragiles : les Pyrénées orientales.
Partant des récits, les trajectoires révèlent, à l’aller la présence des formations criminelles et mafieuses, et, au retour, le renversement des dominations pour nombre de ces femmes « qui n’auraient jamais connu une telle promotion sociale en restant au pays ».
Économies paradoxales, immorales ?

 

Ce livre vient rassembler les données de douze années d’enquêtes de terrain permettant de comprendre les réalités d’un véritable commerce souterrain et international, et dresse le portrait saisissant de femmes aujourd’hui engagées dans la vie sociale et économique.

Les transmigrations de ces travailleuses du sexe suivent des étapes qui se présentent comme autant d’ « espaces de mœurs transfrontaliers» mêlant populations migrantes, commerces illicites et trafics mafieux.

 

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